La lune bleue d’Évelyne (2016)
Elle s’était promis que ça devait arriver à la prochaine lune bleue. Va savoir pourquoi. Comme un appel, un instinct.
Annie Paradis, images, mots et autres sensibilités…
Je peins pour parler comme j’écris pour voir – Roland Giguère
Elle s’était promis que ça devait arriver à la prochaine lune bleue. Va savoir pourquoi. Comme un appel, un instinct.
Perdre pied dans la soif
noyée dans l’amertume des mirages
les oasis s’ouvrent et se referment
comme les verres se remplissent
d’euphories incendiaires
C’était un matin gris. C’est cliché, me direz-vous, mais sincèrement, la grisaille ne barbouillait pas seulement le ciel ; elle délavait équitablement les arbres et les passants, transformait en lamentation le pépiement enthousiaste des oiseaux.
J’aimerais vous raconter mon histoire…
Les rouges vifs, les jaunes chauds et les verts tendres des feuilles automnales, contrastaient avec l’humeur ambiante aux accents déprimants de fin d’été. Et si la nature était déprimée, elle n’était certainement pas la seule !
Nuit blanche. Nuit d’Été au calme profond. Comme un décor de théâtre sous la lumière artificielle. Un ciel sombre, irréel, placé là pour faire joli, pour envelopper les rues dans un jeu protecteur.
L’écriture tire vers le bas et le haut des lettres tremble ou s’écrase. C’est une main tendue d’un corps couché qui les trace.
Je connais bien ce jardin. Et ces murs larmoyants où il s’écrit, lui. Je connais ces arbres indécis dans cette cour secrète.
C’est dans la ville que j’ai ouvert pour la première fois mon ventre. Couchée par terre dans une rue quelconque les dents mordues à une trace de pneus sur l’asphalte.
Passage
entre l’éternité
et le froid
s’ouvrir les yeux
sous vide
se remplir de l’absence
d’air